Durée : 70′ Date de diffusion : Avril 2024 – Un film écrit par Olivier Ozier Lafontaine et Eddylia Eugene-Mormin
En 1999, la deuxième banque la plus importante de la Martinique disparaît dans l’incrédulité générale. Fondé en 1922 et surnommé la banque des békés, le Crédit Martiniquais compte, au moment de sa disparition, près de 60.000 comptes courants et 160 000 comptes professionnels répartis en Martinique, Guadeloupe, Guyane et à Paris. La banque accumule alors plus de 220 millions d’euros de dettes et créances douteuses (1,5 milliards de francs).
Rapporté à la population, c’est 6,5 fois plus que la dette du Crédit Lyonnais qui a marqué les années 1990 en France Hexagonale. Ce séisme économique a des répercussions à l’échelle nationale, amplifiées par une presse fascinée par le « mythe Béké ». L’État se voit contraint de se porter garant des dépots des clients de la banque afin d’éviter un tsunami social.
Les secousses seront ressenties au sein même de ma propre cellule familiale. J’ai alors 21 ans et cette banque m’a accompagné depuis ma naissance. Ma mère, elle, après un quart de siècle de bons et loyaux services en tant que cadre au Crédit Martiniquais, se retrouve sans emploi.